Le bambou, l’eau et un panda

 

Takenoko

 

As d’Or 2012 Cannes

 

Même en réalisant deux ou trois objectifs de moins, un adversaire pourra en effet nous dépasser, pour peu que ses objectifs soient plus ambitieux. Les objectifs étant tenus secrets, il est difficile de savoir où en sont les uns et les autres. Un objectif réalisé peut être posé à tout moment pendant le tour du joueur. Il n’y a donc pas de nécessité à les dévoiler trop tôt. En toute logique, il ne faudrait poser un objectif réussi que pour piocher d’autres cartes, au cas où on aurait cinq cartes en main. En théorie, il est possible de poser jusqu’à six objectifs réussis de plus que le nombre à atteindre pour déclencher la fin de partie, à condition d’avoir une chance de gagnant du gros lot et de ne pas jouer la variante pour joueurs chevronnés.

 

Les objectifs les plus rémunérateurs sont aussi les plus difficiles à atteindre. Pour y parvenir, il est prudent de stocker quelques canaux d’irrigation, une action à ne pas négliger. Avoir à disposition quelques aménagements est également utile, mais ça, c’est le hasard seul qui vous permet d’en bénéficier. Quelques objectifs de valeur élevée demandent la présence d’un bambou complet, composé de quatre sections, sur une case dotée d’un équipement déterminé. Soit cette case existe, soit il faut faire en sorte qu’elle existe. En choisissant la première action, piocher et poser une parcelle, vous pourrez avoir la chance de trouver la parcelle désirée. Sinon, il faudra la créer en déposant un équipement sur une parcelle vide de la couleur souhaitée. Attention ! Une erreur fréquente lors des premières parties consiste à poser un équipement sur une parcelle où pousse déjà un bambou. C’est interdit par la règle, et le passage correspondant est écrit en rouge, ce qui n’empêche pas cette erreur d’être souvent commise. Si vous ne parvenez ni à poser la parcelle souhaitée ni à poser un équipement adéquat sur une parcelle vide, il vous reste à espérer qu’un autre joueur le fasse. Les adversaires réservent parfois d’agréables surprises !

 

Après la météo, deux actions par tour

Pour parvenir à leurs fins, les joueurs disposent de deux actions différentes par tour, à choisir parmi cinq possibles : placer une parcelle, prendre un canal d’irrigation, déplacer le jardinier, déplacer le panda et piocher une carte d’objectif. Ces cinq actions sont représentées sur le tableau individuel. Lorsqu’une action a été choisie et réalisée, on la recouvre avec l’un de ses jetons. Les deux actions doivent en effet être différentes. Il n’est pas imposé de choisir d’emblée les deux actions de son tour. On peut par exemple choisir une première action, consistant à poser une parcelle, dans l’espoir de poser une parcelle jaune et d’y voir pousser du bambou pour envoyer ensuite, en seconde action, le panda dévorer ce même bambou. Si la première action échoue, parce qu’aucune des parcelles piochées n’est jaune, on pourra tout à fait changer d’avis pour la seconde.

 

Dès le deuxième tour de la partie, le choix et la réalisation des deux actions est précédé du lancer du dé météo. Le résultat permet au joueur de bénéficier d’un effet spécifique selon le temps. Quand le soleil brille, le joueur bénéficie de trois actions au lieu de deux. Quand il pleut, un bambou pousse sur une parcelle irriguée de son choix. Quand le vent souffle, le joueur est autorisé à réaliser sa seconde action identique à la première ; cet avantage, peu intéressant en début de partie, peut se révéler primordial en fin de jeu. L’orage provoque la fuite du panda, qui mange une section de bambou sur la case où il se réfugie. Les nuages permettent de piocher un équipement. Enfin, une face du dé vous laisse libre de choisir et d'annoncer la météo de votre choix !

        

Cette phase de météo, totalement aléatoire, pourra déplaire aux amateurs de sciences exactes. Certains résultats de dé peuvent sembler plus puissants que d'autres, mais cela dépend du moment de la partie. Ainsi, le vent, qui permet de faire deux fois de suite la même action, peut s’avérer très puissant en fin de partie. Il peut en effet permettre de réaliser un objectif a priori impossible, grâce à un double-déplacement du panda ou du jardinier, voire à un double-approvisionnement en canaux.

 

Jouons sous la pluie

On le voit, les paramètres en jeu sont nombreux. Mais il en est un qu’il ne faut aucunement négliger, c’est l’irrigation. Quand on a la chance de tirer les nuages, le choix d’un aménagement de bassin est souvent le plus judicieux. Emmagasiner quelques canaux dès le début de la partie est également important. Chaque fois qu’une parcelle est irriguée pour la première fois, une section de bambou y pousse, voire deux si la parcelle dispose d’engrais. Cela arrive quand une parcelle est posée à côté du bassin central ou le long d’un canal. Cela arrive aussi lorsque la parcelle nouvellement placée dispose d’un bassin. Cela arrive enfin quand un joueur vient à placer un aménagement de bassin sur une parcelle déjà posée ou un canal d’irrigation qui vient la longer, une autre erreur souvent commise est l’oubli de cette règle.

L’irrigation des parcelles est indispensable, tant pour y faire pousser du bambou que pour valider des objectifs géométriques. Il faut rappeler qu’un objectif de ce type n’est atteint que si toutes les parcelles représentées sur le schéma sont irriguées. Avec un peu de chance, vos adversaires viendront irriguer vos parcelles, mais ne compter que sur les autres peut s’avérer dangereux.

 

Un jeu qui plaira à tous… ou presque

Le thème, résolument charmant et non violent, plaira évidemment aux familles, à qui ce jeu est d’abord destiné. Mais les possibilités tactiques importantes séduiront également les joueurs plus chevronnés. Takenoko réunira ainsi divers publics en même temps qu’il permettra à quelques-uns de découvrir agréablement l’univers des jeux de société modernes. Au final, les seuls qui pourraient se plaindre de Takenoko sont les auteurs et éditeurs qui concourraient pour remporter le prix du jeu de l’année 2012 en France. L’adversaire était trop fort !

 

François Haffner, Jeuxsoc

 

Joueurs: 2-4

Âge: 8+

Temps: 45+

Auteur: Antoine Bauza

Artiste: Nicolas Fructus, Joël van Aerde & Yuio

Prix: ca. 29 Euro

Éditeur: Bombyx / Matagot 2011

Web: www.asmodee.de

Genre: Setz- und Sammelspiel

Cible: Für Familien

Version: multi

Régles: cz de en es fr jp nl

Texte en jeu: nein

 

Commentaire

Ein Spiel für Familien und erfahrene Spieler zugleich

Für Mädchen ansprechendes Thema

Entscheidung zwischen schnellen, einfachen oder schwierigen, punkteträchtigen Aufgaben

 

Similaire á:

In dieser Kombination von Mechanismen erstes Spiel, grundsätzlich alle Spiele mit Erfüllen von Aufgabenkarten

 

Autres éditions

Hobby Games Japan, REXhry Tschechien, Asterion Press, Italien

 

Mon èvaluation: 6

 

François Haffner:

 

Un jeu interactif mais sans agressivité. Le thème, résolument charmant et non violent, plaira évidemment aux familles, à qui ce jeu est d’abord destiné, mais aussi les joueurs plus chevronnés. Le matériel est particulièrement beau et séduisant.

 

Chance (rose): 1

Tactique (turqoise): 2

Stratégie (blau): 2

Créativité (bleu foncé): 0

Connaissance (jaune): 0

Mémoire(orange): 0

Communication (rouge): 0

Interaction (brun): 2

Dextérité (vert): 0

Action (vert foncé): 0